samedi 9 juillet 2011

Le sacre du Docteur Ali ABDOU MDAHOMA

Le sacre du Docteur Ali ABDOU MDAHOMA
De gauche à droite Mme DOMINIQUE RANAIVOSON, professeur de lettres modernes spécialiste de la littérature de l'Océan Indien, à l'Université de Metz, Mr Robert SMADJA, professeur émérite spécialiste en littérature comparée, à l'Université d'Orléans, président du Jury, Ali ABDOU MDAHOMA et Papa SAMBA DIOP, professeur à l'Université de Paris 12 spécialiste de la littérature francophone et directeur de thèse d'Ali Abdou


Image de la soutenance qui s'est déroulée le 30 juin 2011 à l'Université de Paris 12 Créteil Val de Marne, Ali Abdou en photo avec ses membres du jury.

Par Abdelaziz Riziki Mohamed
Docteur d’État en Science politique

Il vivait cela comme un outrage. Un outrage qu’il fallait réparer nolens volens. Ali Abdou Mdahoma vivait très mal l’inexistence d’un travail d’ensemble sur le Roman comorien d’expression française, et pour lui, il était urgent de combler ce vide outrageant. C’est ce qu’il a fait avec maestria, suscitant le respect du jury qui a eu à se prononcer sur sa Thèse de Doctorat consacrée au «Roman comorien d’expression française», en lui décernant la Mention très Honorable avec les félicitations des jurys et l'autorisant également à publier sa thèse. Mais aussi l’admiration de ses nombreux amis et proches qui lui ont fait l’honneur d’assister à la présentation publique de sa Thèse le jeudi 30 juin 2011, à l’Université de Créteil, en Région parisienne.

Cette Thèse est admirable. Son auteur maîtrise parfaitement son sujet. Qui plus est, il entretient une relation particulière avec la langue française, dont il se sert avec intelligence et brio.

Le Docteur Ali Abdou Mdahoma, tout au long de son parcours scolaire et universitaire, a fait preuve d’une qualité rare: la discrétion intellectuelle. C’est que, bien qu’étant d’une grande érudition, il préfère afficher une modestie de bon aloi, que ce soit dans le cadre de ses relations avec les autres membres de la communauté scientifique, ou dans la vie civile. Cela sert, et cela dénote d’une réelle appartenance à la communauté des intellectuels. Car, un intellectuel est fondamentalement une personne modeste.

De fait, le travail du Docteur Ali Abdou Mdahoma honore non seulement ce dernier en tant qu’auteur, mais aussi et surtout l’enseignement comorien de manière générale, car cet enseignement est capable du meilleur. Et le Docteur Ali Abdou Mdahoma est un exemple vivant du meilleur que cet enseignement peut produire.

Le Docteur Ali Abdou Mdahoma a rédigé une Thèse remarquable, dans un style simple, mais flamboyant. Il y a mis son cœur et sa compétence, avérée. Le lecteur lui saura gré de ce retour vers de chefs-d’œuvre de la littérature comorienne, comme l’inimitable roman de Mohamed Toihiri, l’increvable et inégalable République des Imberbes, mais aussi de la découverte de nouveaux romans, qui gagneraient à être connus du grand public.

Le Docteur Ali Abdou Mdahoma ne s’est pas contenté de présenter, analyser et critiquer le roman comorien; il a également mis l’accent sur les problèmes de publication et de distribution d’ouvrages comoriens aux Comores. Il aborde un autre sujet qui fâche quand il nous rappelle douloureusement que la littérature comorienne n’est pas enseignée aux Comores. Ce qui constitue une grave injustice pour les élèves et étudiants comoriens.

En 2007, à Nanterre, en banlieue parisienne, nous assistions à un débat consacré aux élections des Présidents des Îles autonomes des Comores. Le Docteur Ali Abdou Mdahoma a bien entendu le représentant d’un candidat mohélien qui, prenant son ton le plus méprisant, me jeta à la figure la petite phrase suivante: «Mohéli n’a besoin, ni de Doctorat, ni de Docteurs».

Je ne sais pas si à la Grande-Comore, on tient de propos aussi malheureux. Cependant, une chose est certaine: les propos douteux de mon «compatriote insulaire mohélien» n’ont en rien entamé le moral et la détermination de l’enfant de Chezani, Mboinkou, en Grande-Comore. Bien au contraire, il est allé à la rencontre de son destin, qu’il fallait accomplir. Et le résultat est là: une réussite.

Si, pour faire ses premiers pas dans la communauté des Docteurs, il fallait bénéficier du parrainage d’un Docteur, j’aurais été honoré d’accorder le mien au Docteur Ali Abdou Mdahoma, qui a fait œuvre utile et honore l’enseignement de notre pays. Mais, voilà: l’homme de Chezani, Mboinkou, se défend bien tout seul. Et le fait bien.

Par Abdelaziz Riziki Mohamed
Docteur d’État en Science politique

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire